Communiqué de presse faisant suite à la présentation ce matin à Paris de la déclaration commune d’organisations issues des différents groupes d’acteurs non-étatiques reconnus par l’ONU, en vue du Sommet sur le Climat convié par Ban Ki-moon le 23 septembre à New York. Ronan Dantec s’est mobilisé sur cette initiative en tant que porte-parole climat de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).
La déclaration (en français et en anglais) se trouve à la suite de ce communiqué.
Sommet Climat du 23 septembre à New York : des représentants des groupes d’acteurs non-étatiques présentent une déclaration commune
Paris, le 10 septembre 2014
Des organisations issues des différents groupes d’acteurs non-étatiques reconnus par l’ONU (jeunes, syndicats, agriculteurs, ONG, collectivités locales, femmes, entreprises, peuples autochtones), ont présenté ce matin à Paris une déclaration commune appelant les Etats à agir contre le changement climatique, à quelques jours de l’ouverture à New York du Sommet convoqué par le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le 23 septembre.
C’est la première fois qu’une démarche multiacteurs aussi large aboutit à une déclaration commune dans le cadre des négociations sur le climat. Le texte est ainsi signé par des organisations du monde entier, et tout particulièrement par des organisations internationales ayant le statut d’interlocuteur de l’ONU dans le suivi des négociations (« focal points » ou « organising partners »), dont les principales organisations internationales de plusieurs groupes majeurs (collectivités locales, syndicats, agriculteurs…).
Le Sommet sur le Climat de New York sera un moment important de mobilisation des gouvernements et des acteurs non-étatiques, 15 mois avant la conférence de Paris. Les initiateurs de cette déclaration ont souhaité saisir cette opportunité pour adresser un message aux dirigeants du monde sur l’urgence et le niveau d’ambition d’un nécessaire accord à Paris en décembre 2015, mais aussi sur la nécessité d’une approche différente de cette négociation, devant intégrer les dimensions locales et la capacité d’action des acteurs non-étatiques, nécessaires à la baisse concrète des émissions. Ce texte revient ainsi sur les engagements spécifiques que sont prêts à prendre les acteurs non-étatiques dans la réalisation des objectifs sur lesquels s’engageront les États.
La déclaration conjointe a été présentée par les représentants de quatre organisations signataires : Léa Cruse pour l’association jeune Avenir climatique, Ronan Dantec, porte-parole climat de l’organisation mondiale Cités et Gouvernements Locaux Unis, Dominique Héron pour le comité France de la Chambre de Commerce Internationale, et Marc Darras pour l’ONG 4D.
Les intervenants ont souligné le caractère inédit de la démarche, la volonté de rassembler autour de messages communs les divers acteurs non-étatiques. Ils ont rappelé leur volonté d’une dynamique de collaboration dans la durée entre différents groupes d’acteurs, dans la perspective de Paris Climat 2015 et au-delà.
Ils ont également insisté sur le lien très important entre climat et développement. C’est dans cet esprit que la déclaration associe des groupes d’acteurs non-étatiques mobilisés aussi bien sur les négociations climatiques que sur celles sur l’agenda post-2015 du développement. Ils ont souligné le lien étroit qui doit être fait entre les deux processus.
La déclaration, qui recevra de nouvelles signatures jusqu’au Sommet, sera transmise officiellement à Ban Ki-moon et aux Etats membres de l’ONU, le 23 septembre prochain à New York.
Déclaration en Français :
1-Nous, signataires de la présente déclaration, par ailleurs membres et représentants des groupes majeurs et « constituencies » reconnus par les Nations Unies, avons décidé de nous exprimer d’une seule voix sur les impératifs qui doivent fonder l’accord global sur le changement climatique qui doit être adopté en 2015 à Paris.
Nous représentons une grande
diversité d’acteurs travaillant du niveau local au niveau international pour lutter CONTRE le changement climatique et POUR une transition juste vers un développement durable, bas-carbone et résilient au changement climatique.
Notre action est guidée par l’absolue urgence scientifique du changement climatique, soulignée par les récents rapports du GIEC, et la priorité de limiter l’augmentation de la température globale à moins de deux degrés au-dessus des niveaux préindustriels.
Nous appelons les gouvernements nationaux à s’engager dans le sens de ce qui est requis par la science, pour des actions d’atténuation et d’adaptation ambitieuses, rapides et efficaces pour répondre au changement climatique global.
2-Il est maintenant établi que l’action climatique sera essentielle au développement, le changement climatique représentant une grande menace pour les efforts de développement. Nous considérons donc que les négociations sur le climat et celles sur l’agenda post-2015 du développement sont fortement interconnectées et qu’un résultat positif sera nécessaire dans chacun de ces deux processus en 2015 pour assurer une action efficace contre le changement climatique et pour un monde durable, équitable et fondé sur les droits.
- Les Objectifs de Développement Durable (ODD) doivent intégrer l’urgence climatique, sous la forme d’un objectif « changement climatique » spécifique, et garantir que tous les ODD sont compatibles avec la lutte contre le changement climatique et la résilience, en particulier concernant l’urbanisation durable, l’adaptation de l’agriculture de petite échelle et l’accès à l’énergie renouvelable pour tous.
- Les négociations climatiques doivent prendre en compte la façon dont l’action et l’inaction contre le changement climatique affecteront les aspirations globales de développement durable à travers le monde.
- La question de l’équité doit être au fondement de cet agenda. Chaque pays va devoir s’engager, en prenant en considération le principe des responsabilités communes mais différenciées et les capacités respectives, ainsi que l’urgence de la crise.
3-Pour atteindre avec un niveau de certitude élevé l’objectif de limiter l’augmentation de la température globale à moins de deux degrés, nous appelons à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre, avec le développement rapide de l’efficacité énergétique, de technologies non carbonées ne présentant pas de risques environnementaux et, dans la mesure où c’est techniquement possible, avec l’objectif de long-terme d’atteindre 100% d’énergies renouvelables dès que possible.
Nous appelons à un accord ambitieux et légalement contraignant à Paris pour la période post-2020, qui intègre cet objectif de long-terme, nous attendons donc des avancées politiques significatives et des propositions concrètes à Lima pour la période 2015-2020.
Nous demandons aux gouvernements nationaux d’accélérer très rapidement leurs réductions d’émissions avant 2020 et de définir des objectifs d’émissions cohérents avec l’échelle d’urgence pour la période 2020-2025.
4-Nous sommes conscients de la complexité des négociations et nous pensons qu’un accord entre gouvernements seul ne sera pas suffisant pour répondre aux défis auxquels nous faisons face. Les acteurs non-étatiques que nous représentons s’engagent à poursuivre leurs actions au quotidien, aux niveaux local et régional, pour lutter contre le changement climatique. Ils prennent déjà part à un agenda transformatif et définissent de nouveaux modèles de développement. Leurs efforts seront donc essentiels au succès et à l’ambition des accords intergouvernementaux.
Les contributions des différents acteurs, notamment la production de nouveaux savoirs, la formation de l’opinion publique, la formulation d’options de politiques publiques, et les actions multi-niveaux seront nécessaires pour établir et mettre en œuvre un accord ambitieux et légalement contraignant en 2015 à Paris, ainsi que pour augmenter significativement les initiatives d’ici à 2020 pour combler l’écart en termes d’atténuation et d’adaptation.
Sur la base de l’expérience de nos organisations dans le domaine de la médiation publique, nous croyons que chaque citoyen devrait être capable de comprendre ce qui est en jeu dans les négociations climatiques. Les citoyens doivent savoir que les accords internationaux auront des impacts positifs sur leur qualité de vie et leur bien-être. Ils doivent aussi savoir qu’ils peuvent jouer un rôle actif et ce sur quoi leurs gouvernements doivent leur rendre des comptes.
5- Nous soulignons qu’il est essentiel de consolider la confiance entre les gouvernements nationaux et de respecter les engagements internationaux existants, en particulier en :
-Renforçant les engagements contraignants et volontaires d’atténuation ainsi que les partenariats à tous les niveaux, afin de réduire considérablement et immédiatement les émissions de GES, afin de garder la fenêtre des deux degrés ouverte jusqu’à ce que le nouvel accord entre en vigueur ;
-Contribuant au Fonds vert pour le Climat, désormais opérationnel, et en respectant les engagements financiers pris depuis Copenhague. Apporter aux pays en développement les ressources dont ils ont besoin pour l’atténuation et l’adaptation sera un élément clé du futur accord.
6-Nous prenons acte du fait que, dans ce moment important pour le futur des négociations, le Secrétaire Général Ban Ki-moon appelle à un Sommet climatique le 23 septembre 2014 à New York. Les chefs d’Etat doivent saisir cette opportunité pour envoyer un signal de leur engagement pour un accord fort et juste en 2015 et pour un changement global dans les investissements, en rupture avec les énergies fossiles et les émissions de GES, et en faveur d’un futur bas-carbone et résilient au changement climatique pour tous.
7-Nous croyons en et appelons à un dialogue renforcé entre acteurs non-étatiques, par une coordination régulière entre les organisations qui les représentent au niveau international, sur les questions clés liées au changement climatique et à l’agenda post-2015.
Dans cet esprit, nous poursuivrons le dialogue et la coordination entre les groupes majeurs et les « constituencies », pour des expressions communes à chaque étape des processus de négociation sur le climat et sur l’agenda post-2015.
8- Chaque groupe d’acteurs non-étatiques porte une part de la solution globale. Sans la mobilisation de tous les acteurs non-étatiques, il ne sera pas possible de réaliser collectivement les engagements pris par les gouvernements nationaux. Les accords internationaux en cours de discussion devront donc inclure les moyens de permettre l’implication active des acteurs non-étatiques dans le futur cadre, en particulier en ce qui concerne le financement, le renforcement de capacités et la participation à la prise de décision, la mise en œuvre et le suivi des actions nécessaires.
Nous encourageons fortement le développement de la coopération internationale entre les acteurs non-étatiques, et soulignons que la régulation, la responsabilité et la transparence sont essentiels pour réaliser le développement durable dans tous types de projets.
Nous appelons les autorités organisant les négociations de 2015 de maximiser l’espace et les ressources afin de faciliter l’expression et le dialogue avec les acteurs non-étatiques.
Nous avons décidé de soutenir mutuellement les recommandations suivantes pour lesquelles se battent nos « constituencies » :
Entreprises et industrie. En tant qu’acteurs clés, nous continuerons de donner la priorité :
-au partage d’expertise : coopération en matière de recherche et d’éducation pour diffuser l’innovation et la création d’emploi ;
-à la mobilisation des investisseurs : un portefeuille de technologies équilibré pour un accès abordable à l’énergie, pour réduire les émissions de GES, pour promouvoir l’efficacité énergétique, avec la référence du prix du carbone ;
-à la flexibilité : pour définir des actions appropriées à travers des accords industriels par secteurs ;
-à l’action ascendante (bottom-up) : des partenariats public/privé locaux pour unir les forces pour les réseaux intelligents, les bâtiments intelligents, les technologies de ville durable…
-au reporting et au contrôle : systèmes de mesures transparents et standardisés, reporting et vérification pour éviter les distorsions de marché.
Nous appelons aussi de nos vœux un cadre simple, prévisible et stable, permettant la programmation d’investissements de long-terme.
Enfants et jeunesse. Nouvelle et prochaine génération de travailleurs, décideurs, consommateurs et citoyens, nous devons être reconnus comme des acteurs clés pour assurer le succès et la durabilité du futur accord. Par la mise en œuvre de projets d’atténuation, d’adaptation et de sensibilisation au sein de nos communautés, les jeunes et enfants agissent chaque jour pour aider à construire le monde dans lequel ils passeront la majeure partie de leur vie. Nous devons aussi être associés au processus de prise de décision à tous les niveaux (par exemple, avec la généralisation du Youth Delegate Programme). Intégrer l’équité intergénérationnelle comme principe essentiel de toute prise de décision est vital pour garantir la qualité de notre futur et de celui des générations à venir. Enfin, renforcer l’éducation sur les questions climatiques sera essentiel pour la mise en œuvre de tout accord. Le soutien à toutes les initiatives volontaires consacrées à la lutte contre le changement climatique à tous les niveaux est nécessaire.
Agriculteurs. Nous, exploitants agricoles de toutes tailles, incluant les femmes, les éleveurs, les activités agroforestières et les pêcheurs, représentons la majorité des habitants de nombreux pays partout dans le monde. Alors que nous sommes les citoyens qui assurons la production de nourriture, de ressources renouvelables et de paysages, nos moyens de subsistance et ceux d’autres citoyens dépendent fortement de la signature d’un accord sur le climat solide et adossé à un agenda post-2015 du développement robuste. Les agriculteurs atténuent les émissions de GES nocives par des pratiques agricoles durables mais, dans de nombreuses régions du monde, doivent lutter contre un climat en constante évolution. Il est essentiel de développer l’accès aux savoirs et aux technologies permettant de mieux s’adapter et d’atténuer le changement climatique, mais aussi d’encourager de telles pratiques. L’agriculture doit donc jouer un rôle clé dans le futur accord. Nous continuerons à travailler pour une agriculture et des systèmes alimentaires durables et résilients, afin d’assurer la sécurité alimentaire, de protéger les ressources naturelles, de répondre aux enjeux du changement climatique et de soutenir un développement équitable pour tous.
Peuples autochtones. Nous représentons plus de 370 000 000 de personnes venant de différents nations, peuples et communautés du monde entier, et nous occupons 20% du territoire global. Nous sommes les gardiens de la Terre mère mais nous sommes les plus affectés par l’impact du changement climatique, à travers la dégradation des terres, la destruction de la forêt, les déplacements de nos territoires, etc. Parce que notre vie est liée à l’environnement, nous avons développé un savoir traditionnel sur la gestion, la protection et la réhabilitation des terres et des ressources naturelles pour un développement durable. Les peuples autochtones sont les « actionnaires » clés et doivent être pleinement et effectivement impliqués dans le processus de changement climatique, avec une approche fondée sur les droits. Nous souhaitons renouveler notre appel à intégrer le droit au Consentement libre, préalable et éclairé (Free Prior Informed Consent (FPIC)) dans tout le processus de prise de décision, en accord avec les obligations et instruments internationaux, tels que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples autochtones (UNDRIP) et la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail.
Gouvernements locaux et régionaux. En tant que décideurs, nous sommes des acteurs clés pour mettre en œuvre des actions aux niveaux local et régional, et pour catalyser les partis prenantes locales et les citoyens. Par une approche systémique de la gestion de la ville (urbanisme, transport, énergie, résilience des bâtiments…), l’action des gouvernements locaux et régionaux représente probablement la capacité de réduction des émissions de GES la plus importante à court-terme, et particulièrement sur la période 2015-2020, et joue un rôle essentiel en matière d’adaptation au changement climatique sur leurs territoires.
Le développement du renforcement de capacités et l’échange de bonnes pratiques seront très importants pour assurer l’amélioration de notre action. Le renforcement des processus de décentralisation, accompagné des ressources adéquates et d’un accès facile à de nouveaux mécanismes financiers, sera essentiel pour soutenir nos actions de définition et de mise en œuvre de politiques locales d’atténuation et de mitigation fortes.
ONGs. Nous représentons une diversité d’organisations, d’actions et d’idées. Nous menons des actions à travers le monde contre le changement climatique et ses impacts, et pour un monde durable, résilient et plus juste. Nous mobilisons partout, promouvons et mettons en œuvre des solutions animées par les citoyens et axées sur les plus pauvres, aux niveaux local, national et international. Nous amplifions les voix des plus vulnérables, de ceux qui agissent. Nous sensibilisons l’opinion publique sur les causes du changement climatique, sur les impacts et sur les solutions. Nous appelons les gouvernements nationaux à écouter les voix des citoyens, et à agir en conséquence pour protéger leurs moyens de subsistance, éviter des pertes et dommages supplémentaires, permettre un système économique plus juste, en encourageant des choix et des investissements en faveur des plus pauvres et résilients au changement climatique.
Communauté scientifique. En tant que scientifiques, spécialistes des sciences sociales, avocats, humanistes, éducateurs et consultants, nous soutenons des politiques s’appuyant sur des faits et des données scientifiques solides. Nous menons des recherches, enseignons, et communiquons presque sur tous les aspects du changement climatique. Nous produisons de nouveaux savoirs, façonnons et analysons des politiques alternatives, développons et évaluons des programmes pour l’atténuation et l’adaptation. Nous aidons les entreprises, les gouvernements, les communautés et les citoyens à comprendre la complexe science du climat et les implications sociales, économiques, environnementales, juridiques, et éthiques de l’action et de l’inaction sur le changement climatique.
Femmes. Dans la diversité de leurs identités, les femmes jouent un rôle majeur pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Elles sont également confrontées aux impacts les plus négatifs du changement climatique et ont la lourde charge de reconstruire les vies après les désastres en dépit des pertes et dommages. L’égalité entre les genres devrait donc être un principe fondamental et un élément transversal de l’accord de 2015, qui devrait être en cohérence avec le cadre international sur les droits humains, prenant en compte les besoins réels aussi bien des femmes que des hommes, et en mobilisant leurs perspectives, leurs capacités et leur expertise. Nous demandons et attendons une action sur le changement climatique urgente, ambitieuse, juste, sensible au genre et légalement contraignante – non volontaire – qui intègre des approches ascendantes bénéficiant aux gens et aux communautés, respectant les droits, améliorant la résilience, réduisant les émissions actuelles et futures, et facilitant une véritable transformation.
Travailleurs et syndicats. Le monde du travail est au premier plan de la transformation nécessaire pour réduire les émissions et s’adapter au changement climatique. Nous, travailleurs et syndicats, déployons des efforts massifs pour garantir un large soutien social à l’action climatique et nous battons pour que les dirigeants s’engagent pour sécuriser une Transition Juste qui rendra nos emplois durables et soutiendra les emplois et les moyens de subsistance des travailleurs.
9- En conclusion, nous réaffirmons le rôle crucial que jouent les acteurs non-étatiques pour répondre au défi du changement climatique, tant sur l’adaptation que sur l’atténuation.
Nous n’avons pas d’autre choix que d’arriver à un accord qui réponde aux enjeux sur lesquels alerte la communauté scientifique. Nous assurons les gouvernements nationaux de notre soutien dans la réalisation des engagements ambitieux qu’ils doivent prendre.
Nous saisissons l’opportunité du Sommet Climat pour appeler les chefs d’Etat à remettre le changement climatique en haut de l’agenda politique, à s’engager à trouver des accords sur le changement climatique en 2015, et à faire des acteurs non-étatiques des parties prenantes de la négociation et de la mise en œuvre réussies des décisions de 2015.
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Ce document de position est une contribution commune de différents membres des groupes majeurs et des « constituencies ». Il a été élaboré à l’occasion de plusieurs réunions et sur la base de différentes contributions produites par des représentants d’organisations membres des neuf groupes.
Il montre les consensus qui existent entre les signataires. Mais, sur certaines questions spécifiques, certains membres peuvent appeler à des objectifs et perspectives plus ambitieux.
Au 10 septembre, elle a reçu le soutien des organisations suivantes :
- Entreprises et Industrie: International Chamber of Commerce (ICC), Comité français Global Compact France
- Enfants et jeunesse: CliMates, Garjan.org (Népal), United Kingdom Youth Climate Coalition (Royaume-Uni), A World at School Avenir climatique (France), REFEDD (Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable), Viração Educommunication (Brésil), Action Jeunesse pour le Développement (Congo-Brazzaville)
- Peuples autochtones: Pan African Climate Justice Alliance (PACJA) Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee (IPACC),
- Agriculteurs: World Farmers’ Organisation (WFO), point focal de la « constituency » Agriculteurs et « organising partner » du groupe majeur Agriculteurs
- Gouvernements locaux et régionaux: United Cities and Local Governments (UCLG), « organising partner » du groupe majeur Autorités locales, International Council for Local Environmental Initiatives (ICLEI), point focal de la « constituency » LGMA
- ONG: Ecocity Builders (Etats-Unis) 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable)
- Communauté scientifique : Les organisations membres de la « constituency » n’ont pas vocation à signer ce type de textes, mais elles ont contribué à la rédaction de leur paragraphe spécifique
- Femmes: All India Women’s Conference, co-point focal de la « constituency » Femmes et Genre
- Travailleurs et syndicats: International Trade Union Confederation (ITUC), « organising partner » du groupe majeur Travailleurs et syndicats
In English:
1 – We, undersigned members and representatives of the major groups and constituencies recognized under the United Nations, have decided to come together and speak as one on the imperatives that must underpin the global agreement on climate change to be adopted in 2015 in Paris.
We represent a large diversity of actors working from the local to the international level to fight AGAINST climate change and FOR a just transition towards sustainable low-carbon and climate-resilient development.
Our action is driven by the absolute scientific urgency of climate change, stressed by the recent IPCC reports, and the priority of limiting global temperature rise below 2°C above pre-industrial levels.
We call upon the national governments to commit for what science says needs to be done, to take ambitious, timely, and effective mitigation and adaptation actions to address global climate change.
2 – It is now a fact that climate action will be crucial to development, as climate change jeopardizes development efforts. We thus consider that climate negotiations and the post-2015 development negotiations are strongly interconnected and a successful outcome is needed in both tracks in 2015 to ensure efficient action against climate change and for a more sustainable, equitable and rights-based world.
- The Sustainable Development Goals (SDGs) must include climate urgency, in the form of a climate change goal, as well as ensure that all the SDGs are climate-compatible and resilient, particularly with regards to sustainable urbanization, adaptation of small-scale agriculture and access to renewable energy for all.
- The climate negotiations must consider how action and inaction on climate change will affect the full range of aspirations for sustainable development throughout the world.
- The question of equity should underpin agenda. Every country will have to commit, taking into consideration the principle of common but differentiated responsibilities and respective capabilities, as well as the urgency of the crisis.
3 – To achieve the goal of limiting global temperature rise below 2°C with high certainty, we call on achieving zero net greenhouse gas emissions, with rapid development of energy efficiency, carbon-neutral technologies which do not present environmental risks and, insofar as this is technically possible, with a long-term goal of achieving a shift to 100% renewable energy as fast as possible.
We call for an ambitious and legally-binding agreement for the post-2020 period in Paris that includes this long-term goal, so we expect significant political progress and concrete proposals for the 2015-2020 period in Lima.
We ask national governments to urgently scale up targets for emissions cuts in the pre-2020 period and set emission targets comparable to the scale of the emergency for the 2020-2025 period.
4-We are aware of the complexity of the negotiations and we believe that an agreement between national governments only will not be enough to address the challenges we are facing. The non-State actors that we represent commit to continue leading actions every day at local and subnational level to fight climate change. They are already taking part into a transformative agenda and redefining development models. Their efforts will thus be essential to the success and ambition of intergovernmental agreements.
Multistakeholder input, including producing new knowledge, shaping public opinion, formulating policy options, and multilevel actions will be required to establish and implement an ambitious and legally-binding climate change agreement in 2015 in Paris, as well as drastically scale up initiatives from now until 2020 to bridge the mitigation and adaptation gap.
As experienced organizations in the field of public mediation, we believe every citizen should be able to understand what is at stake in the climate negotiations. They need to know these international agreements will have positive impacts on their quality of life and well-being. They also need to know they can play an active role and what they can hold their governments accountable for.
5 – We emphasize that it is essential to strengthen trust among national governments and to fulfil the existing international commitments, particularly by:
• Strengthening binding and voluntary mitigation commitments and partnerships at all levels to drastically and immediately reduce GHG emissions to keep the 2°C window open until the new agreement enters into force;
• Contributing to the now operational Green Climate Fund and meeting the climate finance commitments made since Copenhagen. Providing developing countries with resources they need to address both mitigation and adaptation will be a key element of the future agreement.
6 – We acknowledge that at this important moment for the future of the negotiations, the UN Secretary General Ban Ki-moon calls for a Climate Summit on September 23rd, 2014 in New York. Heads of State must seize this opportunity to signal their commitment to a strong and fair agreement in 2015 and to a global shift in investments away from fossil fuels and GHG emissions and into a low-carbon and climate-resilient future for all.
7- We believe in and call for a strengthened dialogue among non-State actors, through regular coordination among the organizations that represent them at international level, on the key issues pertaining to climate change and the post-2015 agenda.
In this spirit, we will continue dialogue and coordination between the major groups and the constituencies, for common expressions at each stage of the negotiation process on climate and post-2015 agenda.
8- Each group of non-State actors bears a part of the global solution. Without the mobilization of all non-State actors, it will not be possible to collectively achieve the commitments made by national governments. The intergovernmental agreements under discussion shall therefore include the means to enable the active involvement of non-State actors in the future framework, especially in regards to financing, capacity-building and participation in decision-making, implementation and monitoring of the necessary actions.
We strongly encourage strengthening international cooperation between non-State actors, and highlight that regulation, accountability and transparency are critical for achieving sustainable development in all kinds of projects.
We call upon authorities organizing the 2015 negotiations to maximize space and resources to facilitate the expression of and dialogue with non-State actors.
We have agreed to mutually support the following recommendations that our constituencies are fighting for:
Business and Industry. As key actors, we will continue to give priority to:
-Sharing of expertise: cooperation on research and education to disseminate innovation and create jobs;
-Mobilization of investors: a balanced portfolio of technologies for affordable access to energy, to cut GHG emissions, to promote energy efficiency with the driver of carbon price;
-Flexibility: to define appropriate actions through sectorial industrial agreements;
-Bottom-up action: local public/private partnerships to join forces for smart grids, smart buildings, eco-city technologies…
-Reporting and control: transparent and standardized systems for measuring, reporting and verification to avoid market distortion.
We also call for a simple, predictable and stable framework enabling long term investments planning.
• Children and Youth. As the new and the next generation of workers, decision-makers, consumers, and citizens, we have to be recognized as key actors to ensure the success and sustainability of the future agreement. Through the implementation of mitigation, adaptation and awareness-raising projects in our communities, Youth and Children act every day to help build the world they will spend most of their life in. We also need to be associated to the decision making process at all level (for instance with the generalization of the Youth Delegate programme). Mainstreaming intergenerational equity as a core principle in all decision making, is vital to ensure the quality of our future and that of generations to come.
Finally strengthen education on climate change issues will be essential for the implementation of any agreement. The support of all volunteer initiatives dedicated to fighting and dealing with climate change at all level is necessary.
• Farmers. We, family farmers of all sizes, including women, pastoralists, agroforesters and fishers, represent the majority of people in many countries all over the world. Given that we are the citizens who ensure the delivery of food, renewable materials and landscapes, ours and other citizens’ livelihoods dramatically depend on the achievement of a sound climate agreement fixed on a robust post-2015 development agenda. Farmers mitigate the harmful GHG emissions through sustainable farming practices but in many parts of the world are struggling to cope with the globe’s ever-changing climate. Access to knowledge and technology to further adapt to and mitigate climate change, and reward for such practices are key. Therefore agriculture needs to play a key role in an agreement. We continue working for a sustainable and resilient agriculture and food systems to ensure food and nutrition security, protect natural resources, address climate change challenges and support equitable development for all.
• Indigenous peoples. We represent over 370.000.000 people coming from different nations, peoples and communities around the world, and occupy 20% of global land. We are the guardians of the mother earth but we are the most affected by the impact of climate change through land degradation, forest destruction, displacements from our territories, etc. Because of our life bound to the environment, we have developed traditional knowledge on management, protection and rehabilitation of lands, territories and natural resources for sustainable development. Indigenous people are the key stockholders and must be fully and effectively involved in the process of climate change, with a rights-based approach. We wish to reiterate our call to include the right to Free Prior Informed Consent (FPIC) in all the climate change process Policy and decisions, in accordance with International obligations and instruments, such as the UN Declaration on the Rights of Indigenous Peoples (UNDRIP) and ILO Convention 169.
• Local and subnational governments. As decision-makers, we are key actors to implement local and subnational actions, and to catalyze local stakeholders and citizens.
Through a systemic approach of management of the city (urban planning, transport, energy, resilience of building…) action of local and subnational governments represent probably the most important capacity to reduce GHG emissions in the short-term, in particular the 2015-2020 period, and play a crucial role in adaptation to climate change in their territories.
Developing capacity-building and exchange of good practices will be crucial to ensure the enhancement of our action. Strengthening decentralization process, supported by the adequate resources and easy access to new financial mechanisms, will be crucial to support our action in defining and implementing strong local policies for mitigation and adaptation.
• NGOs. We represent a diversity of organizations, actions and ideas. We are taking action all over the world to tackle climate change and its impacts, and fight for a sustainable, resilient, and fairer world. We are mobilizing everywhere, promoting and implementing people-driven and pro-poor solutions, at the local, national, and international level. We amplify the voices of those most vulnerable, those taking action. We raise public awareness on the root causes of climate change, on the impacts and on the solutions. We call on the national governments to listen to the voices of the people, and act accordingly to protect their livelihoods, avoid further loss and damage, enable a fairer economic system, by encouraging pro-poor and climate-resilient choices and investments.
• Research community. As scientists, social scientists, lawyers, humanists, educators, and consultants, we support evidence-based policies grounded in sound science. We investigate, teach, and communicate about virtually every aspect of climate change. We produce new knowledge, design and analyze policy alternatives, and develop and evaluate programs for mitigation and adaptation. We help businesses, governments, communities, and citizens to understand complex climate science and the social, economic, environmental, legal, and ethical implications of action and inaction on climate change.
• Women. In their diverse identities, women play a major role in mitigation of and adaptation to climate change. They also face the most negative impacts from climate change and bear the burden of rebuilding lives after disaster and in the face of loss and damage. Gender equality should thus be a fundamental principle and cross-cutting element of the 2015 agreement, which should be in line with the international human rights framework, taking into account the real needs of, and drawing on the perspectives, capacities and expertise of women and men alike. We demand and expect urgent, ambitious, just, gender-responsive and legally binding – not voluntary – action on climate change that incorporates bottom-up approaches to benefit people and communities, respect rights, enhance resilience, reduce current and future emissions and facilitate genuine transformation.
• Workers and Trade unions. The world of work is at the forefront of the transformation needed to reduce emissions and adapt to climate change. We, Workers and Trade unions are deploying massive efforts to ensure there is broad social support for climate action as well as fighting for leaders’ commitment to secure a Just Transition which will transform all jobs into sustainable ones and support working people jobs and livelihoods.
9- In conclusion, we reaffirm the crucial role that non-State actors play to address challenge of climate change, both on adaptation and mitigation.
We do not have other choice than to reach an agreement responding to what the scientific community requests. We assure the national governments of our support in the realization of the ambitious commitments they must make.
We seize the opportunity of the Climate Summit to make this call to all Heads of State to put climate change back on top of the political agenda, commit to reaching successful climate change agreements in 2015, and make non-State actors an integral part of the successful negotiation and implementation of the 2015 decisions.
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This position paper is a common contribution from different members of major groups and constituencies. It has been elaborated on the occasion of several meetings and on the basis of different contributions provided by representatives of member organizations of the nine groups.
It shows the consensus that exists between the signatories. But on some specific issues, some members can call for more ambitious targets and perspectives.
As of 10 of September, it has been endorsed by the following organizations:
- Business and Industry: International Chamber of Commerce (ICC), French National Committee Global Compact France
- Children and Youth: CliMates, Garjan.org (Nepal), United Kingdom Youth Climate Coalition (UK), A World at School, Avenir climatique (France), REFEDD (Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable), Viração Educommunication (Brazil), Action Jeunesse pour le Développement (Congo-Brazzaville)
- Indigenous peoples: Pan African Climate Justice Alliance (PACJA), Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee (IPACC)
- Farmers: World Farmers’ Organisation (WFO), focal point of the Farmers constituency and organising partner of the Farmers Major Group
- Local and subnational governments: United Cities and Local Governments (UCLG), organizing partner of the Local authorities Major Group, International Council for Local Environmental Initiatives (ICLEI), focal point of LGMA constituency
- NGOs: Ecocity Builders (US), 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable)
- Research community : The member organizations of the constituency usually don’t sign this kind of texts, but they have contributed to the redaction of their specific paragraph.
- Women: All India Women’s Conference, co-focal point of the Women and Gender constituency
- Workers and Trade Unions: International Trade Union Confederation (ITUC), organising partner of the Workers and Trade Unions Major Group
Ce document de position est une contribution commune de différents membres des groupes majeurs et des « constituencies ». Il a été élaboré à l’occasion de plusieurs réunions et sur la base de différentes contributions produites par des représentants d’organisations membres des neuf groupes.
Il montre les consensus qui existent entre les signataires. Mais, sur certaines questions spécifiques, certains membres peuvent appeler à des objectifs et perspectives plus ambitieux.
Au 10 septembre, elle a reçu le soutien des organisations suivantes :
-Entreprises et Industrie:
International Chamber of Commerce (ICC), Comité français
Global Compact France
–Enfants et jeunesse:
CliMates
Garjan.org (Népal)
United Kingdom Youth Climate Coalition (Royaume-Uni)
A World at School
Avenir climatique (France)
REFEDD (Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable)
Viração Educommunication (Brésil)
Action Jeunesse pour le Développement (Congo-Brazzaville)
–Peuples autochtones:
Pan African Climate Justice Alliance (PACJA)
Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee (IPACC)
–Agriculteurs:
World Farmers’ Organisation (WFO), point focal de la “constituency” Agriculteurs et “organising partner” du groupe majeur Agriculteurs
–Gouvernements locaux et régionaux:
United Cities and Local Governments (UCLG), “organising partner” du groupe majeur Autorités locales
International Council for Local Environmental Initiatives (ICLEI), point focal de la « constituency » LGMA
–ONG:
Ecocity Builders (Etats-Unis)
4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable)
–Communauté scientifique :
Les organisations membres de la « constituency » n’ont pas vocation à signer ce type de textes, mais elles ont contribué à la rédaction de leur paragraphe spécifique
–Femmes:
All India Women’s Conference, co-point focal de la “constituency” Femmes et Genre
–Travailleurs et syndicats:
International Trade Union Confederation (ITUC), “organising partner” du groupe majeur Travailleurs et syndicats