Communiqué de Ronan Dantec à la suite de la conférence de presse de Nicole Klein, préfète de la Loire-Atlantique, annonçant l’ouverture d’une phase de concertation et de dialogue à Notre-Dame-des-Landes.
Malgré le ressentiment, se projeter dans l’avenir.
La préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, vient de confirmer l’annonce de la fin des opérations d’expulsion à Notre-Dame-des-Landes, sous entendue hier, par le Président de la République, Emmanuel Macron.
Même tardif, cet arrêt des interventions, que je demandais avec d’autres depuis lundi après-midi, est une bonne nouvelle et j’exprime d’abord, mon soulagement sur l’absence d’un drame humain irréparable.
La préfète de Loire-Atlantique annonce la réouverture d’un processus de régularisation d’occupants de la ZAD porteurs d’un projet agricole. C’est une mesure d’apaisement que je salue, même si évidemment, je ne peux que souligner qu’il n’y avait pas besoin d’une telle intervention, totalement disproportionnée et mal conçue, et de déplorer plus d’une centaine de blessés, pour convaincre les retardataires de la régularisation… Un peu plus de temps pour le dialogue, en s’appuyant sur les acteurs du territoire, et moins de priorité donnée à la communication gouvernementale, aurait probablement permis de revenir plus rapidement à l’état de droit sur Notre-Dame-des-Landes.
Ce retour à l’état de droit est nécessaire et je le soutiens. Pour y revenir, j’appelle aussi tous ceux qui portent aujourd’hui un projet agricole sur ce territoire à dépasser un ressentiment immédiat, à accepter une inscription individuelle, ce qui n’est en rien contradictoire avec un projet collectif.
Il y a aujourd’hui un quasi-consensus pour l’avenir de l’ancienne ZAD qui doit être inscrite en protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PEAN), avec des mesures agro-environnementales strictes qui préservent la biodiversité exceptionnelle de ce bocage unique, château d’eau de la Loire-Atlantique.
Nous pouvons encore, malgré les évènements de ces derniers jours, faire de ce territoire une vitrine exemplaire d’une agriculture de proximité, s’inscrivant dans une stratégie de reconquête de la biodiversité, permettant de faire vivre un nombre important d’actifs agricoles. C’est notre responsabilité à tous.