Discours prononcé par Ronan Dantec le 1er décembre 2014 à Lima lors de la session d’ouverture de la COP20 (20e conférence des parties à la convention de l’ONU sur le changement climatique), au nom des gouvernements locaux et sub-nationaux, suivi de son intervention au nom des Gouvernements Locaux et des Autorités Municipales (LGMA) lors de la session d’ouverture de l’ADP2.7.
Session d’ouverture de la COP20 :
M. le Président, Mme la Secrétaire générale, Mesdames et Messieurs les délégués,
Je suis Ronan Dantec, conseiller municipal de Nantes, porte-parole climat de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).
Il y a 4 ans, la précédente Conférence des Parties organisée en Amérique latine avait marqué une date importante pour les autorités locales avec la reconnaissance officielle, dans le préambule du texte de Cancun, du rôle important des gouvernements locaux et sub-nationaux dans la lutte contre le changement climatique. Le cycle de négociations actuelles, de Durban à Paris, doit donc nous permettre de transformer en actions concrètes et d’ampleur cette reconnaissance, confirmée à la COP19 de Varsovie, et nous espérons que les discussions de Lima permettront d’avancer en ce sens.
Unis au niveau mondial, nous portons des propositions concrètes pour renforcer notre action, par le développement des planifications urbaines et territoriales, par le renforcement des coopérations entre collectivités, par un meilleur accès aux financements. Ces propositions sont rassemblées dans une feuille de route mondiale, adoptée à Nantes en septembre 2013 et nous avons confirmé nos engagements chiffrés et reportables dans l’initiative commune du Compact of Mayors, que nous avons présentée à New York lors du Sommet du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon. Nous accueillons ainsi avec intérêt le récent « Technical paper » du secrétariat de l’UNFCCC pour un programme de travail des gouvernements nationaux avec les autorités locales et sub-nationales, pour développer des actions innovantes et ambitieuses, et notamment dans la période 2015-2020.
Nous sommes aussi convaincus que nous devons faire un lien fort entre les deux cycles de négociations de 2015, celui sur les Objectifs de Développement Durable et celui sur le climat. C’est le sens des déclarations communes que nous avons portées en 2014 avec des membres représentatifs des huit groupes reconnus de la société civile mondiale. Cette collaboration se renforcera encore en 2015, avec notamment l’organisation d’un sommet « Climat et Territoires » en juillet en France, en Région Rhône-Alpes. Nous le disons donc avec force : « Sans intégrer les enjeux de développement, il ne peut y avoir de lutte efficace contre le changement climatique ».
2014 sera donc probablement l’année la plus chaude jamais connue [et le GIEC nous en confirme l’origine humaine]. Il n’y a plus de place pour le climato-scepticisme, mais il ne devrait pas être remplacé par un climato-fatalisme encore plus dangereux. C’est par notre action résolue à tous les niveaux – celui des nations, celui des villes et des territoires ruraux, mais aussi à l’échelle de chaque citoyen – que nous devons répondre : les négociations de Lima doivent renforcer nos capacités et volontés d’agir ensemble.
Session d’ouverture de l’ADP2.7 :
Messieurs les co-présidents, Mesdames et Messieurs les délégués,
Je suis Ronan Dantec, conseiller municipal de Nantes, porte parole climat du CGLU, je m’exprime au nom des réseaux de gouvernements locaux et subnationaux.
Lors de la dernière session ADP2.6 à Bonn nous avions exprimé tout le soutien des LGMA au projet de texte issu du workstream2. Pendant cette session, nous avons été heureux de fournir un exposé à la réunion d’évaluation sur l’avancé de l’action climatique locale et subnationale depuis juin 2014. Depuis le mois d’octobre, nous avons continué de montrer le soutien des gouvernements locaux et infranationaux aux travaux de l’ADP, à travers des réunions et des débats avec les gouvernements nationaux notamment en Tanzanie, au Chili, au Brésil, aux Etats-Unis et en Europe.
En amont de la session de Lima, nous somme heureux de constater que les co-présidents de l’ADP ont rassemblé les deux projets de textes en un seul et unique document. Nous réitérons notre soutien aux négociateurs de l’ADP pour considérer cela comme la base de leurs négociations à Paris en 2015. Nous sommes particulièrement enthousiastes de voir que les paragraphes 37 a et 37b du projet de texte de l’ADP soutiennent l’idée que la création de mécanismes de financements sont les moyens les plus adaptés pour aider les autorités locales et infranationales à avoir une action climatique ambitieuse. L’accès des autorités locales aux financements internationaux climat est un élément essentiel pour la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre et pour le développement durable des territoires, notamment des villes des pays en développement.
Nous félicitons également le secrétariat de la CCNUCC de la révision du « « papier technique de l’ADP » et de son élargissement à l’Environnement urbain. Les gouvernements locaux et infranationaux du monde entier sont encouragés à renforcer leur engagement pour accompagner le travail des gouvernements nationaux dans le cadre de la CCNUCC, engagement nourri d’une connaissance des expériences de terrain, et développé dans des initiatives communes aux gouvernements locaux du monde entier, que ce soit la Feuille de Route des Gouvernements Locaux sur le Climat, adoptée à Nantes en 2013, le Registre Carbonne et l’initiative Compact of Mayors, présentée à New-York durant le sommet convoqué par le Secrétaire Géneral M. Ban Ki-Moon.
Nous sommes également heureux que les paragraphes 156 à 164 du « papier technique » présente un large éventail d’idées innovantes pour les prochaines étapes à suivre, notamment l’idée d’établir un programme de travail formel entre les autorités nationales et locales pour atteindre les objectifs de réductions. Nous croyons profondément que ces deux dernières années le groupe ADP a suscité la confiance, les ressources et le partenariat nécessaire avec les acteurs de la société civile.
L’heure est venue maintenant pour vous de consolider ces efforts et de lancer un signal fort de Lima : un cadre ambitieux et « qui associe tous les acteurs » doit être adopté à Paris en 2015, il est nécessaire à la crédibilité d’une trajectoire permettant de limiter l’augmentation des températures sous les deux degrés.
des Citées et Gouvernements Locaux Unis (CGLU)
Au nom des Gouvernements Locaux et des Autorités Municipales (LGMA) lors de la session d’ouverture de l’ADP2.7