Ci-dessous la réaction de Bretagne rassemblée à l’issue du vote du projet de loi de délimitation des régions par l’Assemblée nationale
Comme cela était prévisible, la première lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi sur la nouvelle délimitation des régions françaises a débouché sur le maintien des deux régions administratives Bretagne et Pays de la Loire.
En limitant fortement le droit d’option, conditionné à un consensus entre les deux régions concernées, en revenant sur les amendements adoptés au Sénat, l’Assemblée nationale a aussi rendu impossible la réunification de la Loire-Atlantique et de la Bretagne par ce biais.
En refusant de plus toute possibilité de référendum d’initiative citoyenne, le texte adopté enlève de fait toute perspective politique de reconstitution de la Bretagne historique. Rendons-nous à l’évidence: faute de relais politiques suffisants, slogans et manifestations ne suffiront pas, d’autant qu’il apparait aujourd’hui que certains ont brandi les banderoles de la réunification d’abord pour justifier le statu quo.
Dans ce cadre, les parlementaires à l’origine de l’appel Bretagne rassemblée redisent leur refus d’une situation qu’ils considèrent préjudiciable pour l’avenir de la Bretagne, pour ses dynamiques économiques et un aménagement du territoire équilibré.
Au vu des compétences de planification et de péréquation financière dont seront dotées les nouvelles régions dans la future loi de Marylise Lebranchu, l’absence d’un cadre régional cohérent englobant les aires d’influence des grandes villes bretonnes dont Nantes, est une véritable aberration. Cet affaiblissement du pouvoir régional revient à laisser une part des décisions d’aménagement du territoire à des pôles métropolitains qui n’en n’ont ni les compétences, ni la légitimité politique. Ce statu quo ne permettra pas non plus le développement de filières économiques uniques, de Brest à la Basse-Loire, par exemple sur les énergies marines ou les activités portuaires.
Cet échec collectif est le résultat d’une incroyable absence de dialogue entre élus des deux régions administratives : défense d’un statu quo de courte vue d’un côté, habillé du projet peu réalisable d’Assemblée bretonne fusionnant région et départements ; refus de l’autre côté d’intégrer la spécificité de cette nouvelle région administrative, et d’apporter des garanties sur son identité bretonne, question pourtant incontournable.
Alors que le débat au Sénat a souligné que la disparition constitutionnelle du département n’était pas à l’ordre du jour, la proposition que nous avons faite d’une synthèse entre fusion des deux régions administratives d’une part, et création d’une Assemblée de Bretagne à 5 en partant des compétences départementales d’autre part, est plus que jamais une voie crédible, à explorer pour dépasser une situation intenable à terme.
Nous notons que dans d’autres régions, cette idée de structure « infra-régionale » correspondant à des territoires à identité reconnue (par exemple la Savoie) est débattue.
Plus que jamais résolus à faire bouger les lignes, nous organiserons le 9 octobre 2014 à 14h au Palais du Luxembourg, une après-midi de débats, pour rapprocher les points de vue et proposer des solutions concrètes avant la deuxième lecture du projet de loi au Sénat dans le courant de l’automne.