Cet après-midi, lors des questions d’actualité au Sénat, Ronan Dantec a alerté sur “le tronçonnage de l’aide publique au développement” par le gouvernement, politique pourtant reconnue comme « la plus impactante » dans la lutte contre le réchauffement climatique.
M. Ronan Dantec. Mis à part quelques accords techniques, la COP29 de Bakou est un échec, car les pays riches n’ont pas voulu financer les actions climatiques des plus pauvres.
Participant de cet égoïsme global, la France va non simplement raboter, mais tronçonner son aide publique au développement, d’un tiers ! C’est pourtant notre politique la plus impactante contre le changement climatique.
En Argentine, le Président de la République a déclaré qu’il ne voulait pas aller au-delà de la copie budgétaire initiale. Allez-vous abandonner le deuxième coup de rabot de 641 millions d’euros prévu par le Sénat ?
Envisagez-vous d’augmenter la taxe sur les transactions financières mise en place par Nicolas Sarkozy ? Son taux est plus faible à Paris qu’à la City… (Applaudissements sur les travées du GEST et sur quelques travées des groupes SER, CRCE-K et du RDPI)
M. Thani Mohamed Soilihi, secrétaire d’État chargé de la francophonie et des partenariats internationaux . – En 2024, le ministère des affaires étrangères a réalisé 880 millions d’euros d’économies. Le budget pour 2025 prévoit une économie supplémentaire de 200 millions d’euros sur l’aide publique au développement. Au total, c’est 1 milliard d’euros de moins qu’en loi de finances pour 2024.
L’effort sera réparti sur l’ensemble de nos dispositifs. Nous voulons préserver l’aide humanitaire et les outils bilatéraux, mais des choix devront être faits parmi nos engagements multilatéraux – climat, environnement, santé, éducation, égalité hommes-femmes.
Nous devons aussi réduire le plan de charge de l’Agence française de développement, qui est mise à contribution comme les autres opérateurs.
M. Ronan Dantec. – À ce niveau, ce n’est plus de l’effort, mais du zèle. Le Sénat fait de l’agriculture française sa priorité. Or l’Afrique contribue plus que l’Europe au réchauffement climatique en raison de l’effondrement de ses puits de carbone. Attention, bientôt nous n’aurons plus ni agriculture ni vignes ni élevage ! Nous vivons dans un seul monde.