Alors que les États généraux de la démocratie locale se tiennent au Sénat, ce jeudi et demain vendredi, leurs élus réclament une réforme très ambitieuse pour redonner vie aux territoires.
Article de Michel URVOY.
Communes, intercommunes, syndicats, conseils généraux, conseils régionaux : tout le monde veut conserver ses compétences. Problème, pour la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, qui s’apprête à lancer « l’acte 3 de la décentralisation » : chaque échelon est un lobby à part entière et presque tous sont… socialistes.
Les élus écologistes ont au moins le mérite de la clarté et de la cohérence. « Ça divise tous les partis, sauf nous, s’amuse la sénatrice Corinne Bouchoux (Maine-et-Loire). Pour une fois, on a beaucoup de chance. »
« Le couple intercommunalités-Régions doit sortir renforcé de la réforme », met en avant le sénateur nantais Ronan Dantec. Les Régions avec une fonction stratégique (l’économie), l’intercommunalité comme collectivité de plein exercice. Conséquence logique, « la disparition progressive des conseils généraux » dont les attributions seraient ventilées, selon des modalités à définir au sein de chaque Région.
Seconde priorité pour rapprocher les citoyens de leurs élus : « Une péréquation financière forte entre Régions » et un découpage qui corresponde à « une image mentale », explique le député du Morbihan Paul Molac. Dans l’Ouest, cela donnerait quatre Régions au lieu de six : la Loire-Atlantique en Bretagne, la Vendée en Poitou-Charentes, une seule Normandie, et un Val de Loire qui regrouperait le Centre, le Maine-et-Loire, la Mayenne et la Sarthe.
Le tout agrémenté d’un mode de scrutin identique à tous les étages, la proportionnelle à deux tours avec une prime de 25 % pour la liste arrivée en tête. « Il faut éviter que les élections locales soient des élections défouloir à l’égard du gouvernement », résume le président du groupe au Sénat, Jean-Vincent Placé. Y’a plus qu’à !