« Je vais être très clair, le sommet Rio+20 est un échec au regard des enjeux connus et reconnus en matière d'environnement », affirme le sénateur Ronan Dantec (EELV, Loire-Atlantique), lundi 25 juin 2012, lors d'une conférence de presse organisée par le parti écologiste au retour de Rio de trois de ses membres.

Étaient présentes les deux eurodéputées Sandrine Bélier et Eva Joly, candidate du parti à l'élection présidentielle de 2012. « C'est une profonde déception ; on espérait tous que ce sommet, qui a lieu tous les dix ans, engagerait le changement. Nous n'avons fait qu'un grand bond sur place », souligne Sandrine Bélier. « Il ne faut pas perdre de vue qu'il est inimaginable d'avoir un grand accord en matière d'environnement sans avoir un accord sur la régulation économique et sur les échanges, et ça, on ne l'a pas », ajoute Ronan Dantec.

La conférence des Nations unies sur le développement durable, dite Rio+20, s'est achevée le 22 juin par l'adoption d'un accord long de 49 pages  (voir AEF n°14054). Ronan Dantec met toutefois en avant plusieurs avancées du sommet, selon lui : « la cohérence du cadre de négociation » sur les ODD (objectifs de développement durable), qui seront négociés entre 2012 et 2015 pour prendre la suite des OMD (Objectifs du Millénaire pour le développement), et sur la plateforme de Durban dans le cadre des négociations internationales sur le climat. La plateforme de Durban doit préparer entre 2012 et 2015 un accord mondial juridiquement contraignant sur le climat, qui doit entrer en vigueur en 2020. Ronan Dantec juge également qu'à l'issue du sommet de Rio, la société civile est « plus clairement reconnue » et qu'elle aura sa place dans la négociation sur les ODD. « Il va falloir se battre pour que cette reconnaissance soit totalement effective. » La société civile passe en effet du statut d' « observateur » à celui de « participant ».

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Echange sur le microcrédit en zone urbaine entre Ronan Dantec et Mohamed Yunus, prix nobel de la Paix en 2006 après que ce dernier soit intervenu devant la délégation au Pavillon français.

« L'AUTO-SANCTION NE MARCHE PAS »

« L'OME n'a pas bougé », regrette Eva Joly. L'accord de Rio acte une « réévaluation du Pnue » (Programme des Nations unies pour l'environnement) au lieu de son remplacement par une OME (Organisation mondiale de l'environnement), comme l'aurait voulu la France. « Le système ne marchera pas s'il n'y a pas de sanctions. L'autosanction ne marche pas, ni pour les entreprises, ni pour l'environnement. » Elle plaide pour le lancement d'un tribunal international éthique de l'environnement, afin de « donner de la visibilité aux crimes contre l'environnement ». Elle annonce également qu'elle participera au lancement d'une structure d'observation pour « assurer la défense des militants pour l'environnement, qui trop souvent, risquent leur vie ».

Sur la question des financements innovants, Ronan Dantec appelle à créer une coalition Union européenne-pays en développement afin de « briser la dynamique Brésil-Chine, qui a décidé d'un sommet a minima ». « Ce texte, il va falloir le faire parler », reprend Sandrine Bélier. Le Parlement européen devrait présenter une résolution d'urgence en juillet ou en septembre, afin que « l'UE se saisisse des enjeux »

(Cliquez ici: AEF n°14092)

 

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