Ronan Dantec se déclare satisfait des mesures fortes et concrètes annoncées sur l'efficacité énergétique mais relève l’ambiguïté sur le nucléaire dans le discours du Président de la République ouvrant la conférence environnementale.

(dépêche AFP)

Les écologistes ont salué comme un «signal ambitieux» le cap fixé vendredi par le président François Hollande en ouverture de la deuxième conférence environnementale sur les questions d’énergie.

«On n’a pas entendu tout ce qu’on aurait voulu entendre, mais on a un engagement très fort sur les économies d’énergie, sur la baisse des factures des ménages, sur la modernisation de l’économie au-delà de la protection de l’environnement», a estimé l’eurodéputé Yannick Jadot à l’issue du discours.

Les Verts adhèrent en particulier à la «perspective» tracée par le président d’une réduction de la consommation d’énergie de moitié d’ici 2050, pour permettre à la France de tenir ses engagements contre le réchauffement climatique.

«On sait maintenant quel est le cap», s’est félicitée la ministre écologiste du Logement Cécile Duflot.

«C’est un signal ambitieux, c’est celui qui était souhaité par les écologistes dans le débat sur l’énergie», a renchéri le député Denis Baupin.

«C’est un signal fort pour dire que réduire la consommation d’énergie, ce n’est pas contraire à l’économie, c’est au contraire être beaucoup plus efficace», a-t-il ajouté.

Le sénateur écologiste Ronan Dantec n’a également «pas boudé (son) plaisir» sur ce volet efficacité énergétique, même s’il a relevé des «ambiguïtés» sur d’autres points, «surtout sur le nucléaire avec seulement le plafonnement du niveau du parc actuel dans la loi sur l’énergie» qui sera votée d’ici fin 2014.

Même satisfaction globale chez le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin, qui «a l’impression que tout le travail fait pendant neuf mois pendant le débat sur l’énergie a porté ses fruits».

Avec toutefois deux regrets: l’absence de nouveaux engagements forts sur le nucléaire et aucune allusion à une éventuelle hausse des taxes sur le diesel, dossier sur lequel la FNH espère des éclaircissements du Premier ministre samedi après-midi en clôture des deux jours de la conférence environnementale.

D’autres ONG ont été en revanche franchement déçues.

«Le président a surtout commenté son discours de l’an dernier et l’a réduit dans le périmètre en disant que la loi sur la transition énergétique serait la plus importante du quinquennat (l’une des plus importantes, selon le discours de Hollande)», a regretté le président de FNE Bruno Genty.

«Qu’est-ce qu’on va faire pour la transition écologique ou la préservation de la biodiversité?» s’est-il interrogé, espérant que les cinq tables rondes, qui débutaient dans l’après-midi, «relèveront le niveau des ambitions».

Greenpeace a pour sa part regretté de n’avoir eu «aucune réponse sur le nucléaire» autre que les engagements déjà connus de réduire la part de l’atome de 75% à 50% dans la production d’électricité d’ici 2025 et de fermer la centrale de Fessenheim d’ici fin 2016.

«Nous sommes extrêmement déçus, on a le sentiment qu’on est en train de se faire avoir sur ces promesses-là», a indiqué son directeur Jean-François Julliard.

L’ex-secrétaire d’Etat à l’Ecologie du gouvernement Fillon, Chantal Jouanno (UDI), a pour sa part estimé que les mesures annoncées ne sont «pas à la hauteur des ambitions affichées».

«On a l’impression que cette question de l’écologie, c’est la patine qui fait bien pour garder les Verts au gouvernement, ce n’est pas un projet de société», a regretté la sénatrice UDI.

 

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