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  • 10 janvier 2014. Intervention en clôture de la session sur le Climat à l'ONU

    Ronan Dantec est intervenu vendredi en conclusion de la session "Climat et réduction des risques de catastrophe" du groupe de travail ouvert intergouvernemental sur les Objectifs de Développement Durable, au nom du groupe majeur "Gouvernements locaux".

    M. le Président,
    Mesdames et Messieurs les délégués,

    J'interviens ici au nom de la Global Taskforce, qui rassemble l'ensemble des réseaux de collectivités territoriales.
    La question du changement climatique, intégrant les enjeux de la résilience et de la réduction des risques, est une question centrale de l'agenda du développement. Et nous savons tous ici que, si nous ne trouvons pas un accord ambitieux sur la stabilisation du climat, nous ne pourrons pas répondre aux enjeux du développement et éradiquer la pauvreté.
    Avec l'adoption des Objectifs de Développement Durable (ODD) en septembre à New York et la négociation sur le climat en décembre à Paris, l'année 2015 sera l'une des plus importantes pour notre avenir commun et elle dira la capacité de la communauté internationale à gérer collectivement des défis planétaires.
    Les deux négociations sont donc extrêmement liées et nous devons bien réfléchir aux signaux qui seront donnés par les ODD pour favoriser un accord ambitieux à Paris sur le climat.
    En ce sens, les ODD ont un rôle fondamental à jouer pour mobiliser les acteurs de la société civile comme les institutions. Ils doivent permettre la multiplication des actions concrètes, c'est ce qui avait fait le succès des OMD. Cela signifie donc que les objectifs et cibles que nous allons choisir auront d'abord pour fonction de créer des dynamiques, de mobiliser les acteurs, et de faire le lien avec l'enjeu climatique.
    Il faut dire clairement que réussir un accord ambitieux sur le climat ne se réduit pas à signer un accord légalement contraignant, mais nécessite tout autant une grande mobilisation des acteurs, et des réalisations concrètes suffisamment significatives pour permettre une forte réduction des émissions de CO2.
    C'est pourquoi nous considérons que c'est d'abord par l'adoption d'objectifs clairs, en particulier sur l'urbanisation durable, l'énergie ou la sécurité alimentaire, que la négociation sur les ODD aura un rôle facilitateur pour la négociation climatique. Ces objectifs doivent se décliner en cibles et en indicateurs, en fort lien avec la question du climat. C'est particulièrement important pour l'urbanisation durable car les villes représentent plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Et nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de réduction mondiale sans la mobilisation des acteurs locaux.
    Dans la même logique, comme cela a été dit ce matin, c'est bien au niveau local que vont se jouer les enjeux d'adaptation et de résilience. Les élus locaux ont marqué leur mobilisation, notamment à travers la Charte d'adaptation de Durban, adoptée en 2011. Toute cible sur l'adaptation devra donc, selon nous, montrer le rôle clé des élus locaux.
    Pour conclure, je voudrais donc souligner que décliner les questions climatiques comme enjeu transversal dans l'ensemble des Objectifs de Développement Durable, à travers des cibles ambitieuses, nous semble aujourd'hui être la bonne approche.

     

  • 17 septembre 2013. Ronan Dantec et Michel Delebarre remettent au ministre Pascal Canfin leur rapport sur le rôle des collectivités territoriales dans les négociations climatiques.

    « Les collectivités territoriales dans la perspective de Paris 2015 : de l'acteur local au facilitateur global »

    20130917 - Ronan Remise rapportLe Premier Ministre a confié à MM. Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, et Michel Delebarre, sénateur du Nord, une mission parlementaire auprès de Pascal Canfin, Ministre délégué en charge du Développement, sur le rôle des collectivités territoriales dans les négociations climatiques, dans la perspective de l'accueil par la France de la Conférence Internationale sur le Climat à Paris en 2015.
    La France, qui a été le premier pays à rendre obligatoire la mise en place de Plans Climat Energie Territoriaux pour les collectivités, souhaite par cette démarche associer les territoires, qui partout sur la planète sont mobilisés pour lutter contre le changement climatique, à la préparation de la conférence de Paris.
    Pour la rédaction de leur rapport, les sénateurs Ronan Dantec et Michel Delebarre ont rencontré les représentants des principaux réseaux français, européens et internationaux de collectivités territoriales, ainsi que de nombreuses personnalités ayant une expérience des négociations climatiques, y compris la Commissaire européenne à l'Action pour le climat, Connie Hedegaard.
    Ils font ressortir l'engagement des collectivités territoriales pour un accord ambitieux à Paris en 2015, engagement fondé sur leurs propres actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur leurs territoires, soulignant plusieurs exemples de bonnes pratiques et d'actions réussies, que ce soit en Europe, en Afrique, aux Etats-Unis ou en Chine.
    Le rapport souligne notamment l'opportunité pour la France de s'appuyer sur la toile de relations de confiance qui se sont liées entre les élus locaux de pays différents, pour en faire des facilitateurs des discussions entre Etats, et de l'accord à Paris.
    Mais cette intervention des collectivités territoriales n'a de sens que si elle est fondée sur leur action de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur leurs territoires. Le rapport présente de nombreuses propositions pour renforcer cette action (évolution du cadre législatif, accès direct au financement, etc.). D'autres propositions soulignent les enjeux de mobilisation des citoyens en s'appuyant sur le lien de proximité entre les habitants et les élus locaux. La troisième partie revient sur le rôle des collectivités territoriales dans les négociations internationales, comme actrices et comme facilitatrices.

    30 propositions au total s'articulent donc autour de ces trois rôles majeurs :

    • Les collectivités territoriales, actrices de la lutte contre le changement climatique
    • Les collectivités territoriales, mobilisées et mobilisatrices pour la réussite de Paris 2015
    • Les collectivités territoriales, actrices et facilitatrices des négociations climatiques

     La synthèse du rapport ici

  • 19 septembre 2013. Dépêche AEF à la suite de la remise du rapport par Ronan Dantec sur le rôle des collectivités locales dans la lutte contre le changement climatique

    Climat : les sénateurs R. Dantec et M. Delebarre en faveur d'un accès direct des collectivités aux fonds internationaux

    Les sénateurs Ronan Dantec (EELV) et Michel Delebarre (PS) remettent mardi 17 septembre 2013 leur rapport de mission, intitulé « Les collectivités territoriales dans la perspective de Paris 2015 : de l'acteur local au facilitateur global » à Pascal Canfin, ministre délégué chargé du Développement. Dans ce rapport les deux sénateurs plaident en faveur d'un accès direct des collectivités territoriales aux fonds internationaux (Fonds vert et Fonds d'adaptation, mécanismes de flexibilité tels que la MOC et le MDP), et d'un renforcement des coopérations décentralisées. Le rapport se divise en trente propositions regroupées en trois axes : renforcer la capacité des collectivités territoriales à réduire leurs émissions de GES, mobiliser la société civile française et faire des collectivités un véritable acteur des négociations climatiques, en vue de la conférence des parties qui doit se tenir à Paris en décembre 2015 et aboutir à un accord mondial pour l'après-2020 AEF n°14719).

    Le rapport « Les collectivités territoriales dans la perspective de Paris 2015 : de l'acteur local au facilitateur global », remis mardi 17 septembre au ministre délégué chargé du Développement Pascal Canfin, est le fruit de l'audition de plus de trente experts et de trois cents réponses de collectivités territoriales à un questionnaire soumis par les sénateurs Ronan Dantec (EELV) et Michel Delebarre (PS).

    En trente propositions, il détaille le triple rôle que peuvent incarner les collectivités locales lors des négociations climatiques internationales, selon une logique de renforcement et de « rééquilibrage entre top-down (du haut vers le bas, engagements des États se déclinant sur les acteurs nationaux) et bottom-up (du bas vers le haut, définition des objectifs fondée sur les dynamiques concrètes des acteurs) ». « A ma connaissance, c'est la première fois qu'à deux ans d'une conférence des parties à la convention climat, un État prend l'initiative de demander une mission parlementaire sur le rôle des collectivités », explique à AEF le sénateur Ronan Dantec, par ailleurs porte-parole du réseau mondial de collectivités CGLU (Cités et gouvernements locaux unis), soulignant qu'une négociation sur le climat est aussi une dynamique entre acteurs non étatiques.

    SOUTENIR L'ACTION DES COLLECTIVITÉS PAR LE FINANCEMENT

    « L'action des territoires est, à l'échelle mondiale, la plus grosse capacité de réduction des gaz à effet de serre », poursuit Ronan Dantec. Selon le rapport, les fonds européens sont une opportunité de financement pour les collectivités. Le texte propose d'engager « rapidement » une réflexion sur la synergie entre les fonds européens et les SRCAE, ainsi que sur la mobilisation du Feder (Fonds européen de développement régional). Une mutualisation au niveau européen des expériences de projets « climat » et des échanges internationaux est également encouragée. Ce soutien passe aussi par un engagement en faveur de la remontée du prix de la tonne CO2 sur le marché du carbone, en réaffirmant les objectifs pour 2030 de réduction des émissions de GES.

    « Dans le cadre des négociations climat, on propose de faciliter l'accès aux collectivités des mécanismes internationaux MOC et MDP et adopter une position ouverte sur les comptabilités entre les marchés carbone domestiques, comme ceux du Québec, de la Californie ou en Chine », explique Ronan Dantec. Les deux mécanismes MOC et MDP ont été créés par les accords de Marrakech de 2001. Ils constituent, pour un pays du nord, à investir dans un projet de réduction d'émissions dans un pays du sud (MDP) ou dans un autre pays du nord (MOC) pour obtenir en échange des crédits d'émissions. Pour les villes et territoires des pays en développement, les deux sénateurs proposent de défendre des mécanismes d'accès direct aux mécanismes de financement du Fonds vert et du Fonds d'adaptation. Le rapport souligne également la possibilité d'affecter des financements assis sur le produit de la taxe ou de la redevance « déchet », à hauteur de 1 % aux collectivités.

    LES COLLECTIVITÉS, ACTEURS DES NÉGOCIATIONS CLIMAT

    Ronan Dantec et Michel Delebarre plaident en outre pour une convergence des agendas climat-développement : « Il n'y aura pas d'accord à Paris si il n'y a pas d'accord pour les OMD post-2015 », assure le sénateur de Loire-Atlantique. « Les propositions des collectivités territoriales peuvent être soutenues par le biais d'un calendrier distinct de celui des négociations internationales, à l'initiative de la France », souligne le rapport. La première étape pour les mois prochains sera le Sommet mondial des villes et territoires, le 28 septembre à Nantes, où sera présentée la feuille de route des réseaux internationaux des collectivités jusqu'à Paris 2015. Les collectivités territoriales seront également présentes à la 19e conférence des parties à la Ccnucc, qui se tiendra à Varsovie au mois de novembre. D'autres événements sont prévus, courant 2014, notamment en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New-York sous l'égide de Ban Ki-moon et du Sommet mondial des régions. « Ce calendrier peut faire pression sur les États, et permet de faire des propositions pour mieux intégrer les collectivités aux négociations et dépasser des blocages entre États », estime Ronan Dantec.

    La création d'un groupe des États « amis des collectivités » aux négociations climat de 2015 est également soutenue. Il pourrait réunir une partie du groupe Afrique, notamment le Sénégal, le Mexique, la Corée, la Suisse et la France. Enfin selon le rapport, les collectivités peuvent incarner le rôle de « facteur », en faisant véhiculer des messages, en s'appuyant sur le réseau de la francophonie et des coopérations décentralisées. A cet effet, le rapport propose la création d'un pavillon des collectivités territoriales mondiales sur le site du Bourget, qui accueillera la COP 21. « Nous ne sommes plus dans un cycle de reconnaissance des collectivités territoriales », appuie Ronan Dantec. « Nous sommes dans une logique de dynamique d'acteurs clés et nous pouvons nous imaginer comme un acteur au service d'un accord ambitieux. »

    Soulignant le « climatofatalisme » de la société française, le rapport milite enfin pour une mobilisation de la société civile et des élus locaux, dans le but de montrer que les collectivités peuvent réduire les émissions de GES tout en créant des bénéfices. Cette mobilisation pourrait notamment passer par une formation, mise en place par l'Ademe, des élus sur les enjeux climat et la conduite des politiques climatiques territoriales.

     

  • 27 mai 2015. Article de la Gazette.fr. Pour Ronan Dantec, Paris marquera une étape nouvelle dans la manière d'aborder les grandes conférences internationales

    10 400 citoyens profanes s'adresseront aux dirigeants du monde le 6 juin

    Le « débat citoyen planétaire sur l'énergie et le climat », placé sous l'égide du secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, se veut une contribution à « la construction d'une démocratie mondiale ». Dans une négociation climatique qui se joue entre les Etats, quel écho sera donné aux opinions publiques ?

    Artcle en ligne ici

    Ce sera la plus grande consultation citoyenne jamais organisée : le 6 juin prochain, se tiendra le « débat citoyen planétaire sur l'énergie et le climat », organisé dans 82 pays de cinq continents et 15 îles, dans le but de « porter la voix des citoyens du monde » à la 21ème conférence des parties (Cop21) sur le climat, qu'accueillera Paris-Le Bourget en fin d'année (30 novembre – 11 décembre). Au total, 104 débats se tiendront de par le monde, des îles Fidji à la côte Ouest américaine en passant par le Népal, qui a tenu à maintenir la manifestation en dépit de la désorganisation du pays consécutive aux séismes du 25 avril et du 12 mai derniers.

    Rapport aux décideurs

    Dans chaque site participant, un panel de 100 personnes, représentatif de la population du pays, répondra, après une formation accélérée aux sujets climatiques, à une trentaine de questions, dont les réponses alimenteront un rapport destiné aux décideurs. Les questions porteront, par exemple, sur le niveau de baisse des émissions de gaz à effet de serre attendu des Etats, sur la fréquence à laquelle les engagements devront être revus, sur l'échelle de gouvernance la plus pertinente de mise en œuvre des politiques climatiques ou encore sur le bien-fondé d'une participation des pays en développement à l'effort de maîtrise des rejets, indique Björn Bested, directeur des relations internationales du Danish Board of Technology. Ce dernier salue « la réelle opportunité ainsi donnée aux citoyens de trouver leur place dans les négociations ».

    La fondation danoise avait piloté les deux précédentes consultations mondiales, sur le climat en 2009 (en amont de la Cop 15 de Copenhague) et sur la biodiversité (avant la Cop 11 d'Hyderabad) en 2012. Elle coordonnera le débat mondial du 6 juin prochain, aux côtés de la Commission nationale du débat public (CNDP), l'autorité administrative indépendante chargée d'informer la société française sur les grands projets d'aménagement et d'équipement et d'en relayer les avis, et de l'agence Missions publiques, spécialisée dans la concertation. « A partir d'un matériau de vulgarisation, des citoyen(ne)s profanes livreront leur avis sur les enjeux de la Cop, qui seront mis en discussion dans les sphères de décision », explique Yves Mathieu, co-directeur de Missions publiques.

    Inspiration présidentielle

    « Les citoyens du monde peuvent et doivent s'inviter dans les négociations internationales, seule leur mobilisation au plan mondial permettra de trouver le meilleur accord à Paris », affirme Christian Leyrit, président de la CNDP. Les conclusions débat seront accessibles, dans les six langues des Nations Unies, sur le site internet de l'opération. Elles seront aussi communiquées, le 10 juin, aux négociateurs représentant les Etats, réunis à Bonn en intersession.
    Les recommandations émises par les citoyens seront également présentées, le 1er juin, lors du sommet « Climat et territoires », organisé à Lyon par la région Rhône Alpes et une trentaine d'associations (autorités locales, ONG environnementales, entreprises et syndicats). « Le compte-rendu du débat citoyen planétaire sera l'un des points sur lesquels François Hollande appuiera son discours » d'ouverture du sommet, indique le président (PS) de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne. A travers le débat citoyen mondial puis le sommet des acteurs non-étatiques de Lyon, « Paris marquera une étape nouvelle dans la manière d'aborder les grandes conférences internationales », observe Ronan Dantec, sénateur (EE-LV) de Loire-Atlantique et porte-parole de Cités et gouvernements locaux unis sur le climat.

    FOCUS

    Quatorze débats en France

    Quatorze régions (1) organiseront un débat, le 6 juin prochain. Les régions ont déjà utilisé la méthode du « World Wise Views », promue par le Danish Board of Technology, lors de la tenue, le 25 mai 2013, des débats sur la transition énergétique. Dans le cadre de leurs accords de coopération, neuf régions soutiennent aussi la tenue de débats similaires dans les pays du Sud (Rhône-Alpes appuie ainsi les régions de Tunis et de Saint-Louis du Sénégal).
    « La mobilisation des territoires, acteurs non-étatiques comme société civile, est l'une des clés de la réussite de la Cop 21, souligne l'Association des régions de France dans un communiqué. Même si un accord multilatéral satisfaisant est trouvé à Paris, il ne pourra être efficacement mis en œuvre sans la contribution des dynamiques d'acteurs sur le terrain. En outre, cet accord n'entrera en vigueur qu'en 2020 et les acteurs non-étatiques agissent dès maintenant. »

  • 30 septembre 2013. Dépêche AEF développement durable sur l'adoption de la déclaration pour la COP 21 de Paris en 2015

    Climat : les réseaux mondiaux de collectivités territoriales adoptent une déclaration pour la COP 21 de Paris en 2015

    20130930 - Dbat GIEC

    Présentation de la déclaration mondiale des réseaux de collectivités locales pour les négociations climat de Paris 2015, adoptée le 28 septembre à Nantes, lors de la conférence organisée le 30 septembre au ministère des Affaires étrangères autour du rapport du GIEC

    Les réseaux mondiaux des collectivités territoriales ont adopté, samedi 28 septembre 2013, une déclaration commune en vue de la 21e conférence des parties à la Ccnucc, qui se tiendra à Paris en 2015. Cette déclaration, adoptée à l'occasion du sommet mondial des villes et territoires sur le climat à Nantes, « affirme le rôle fondamental des collectivités territoriales pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2050, soulignant l'importance de la prise en compte par les États de ce rôle des collectivités territoriales », déclare Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique et porte-parole de CGLU dans les négociations climatiques.

    La déclaration, adoptée par les réseaux mondiaux des collectivités territoriales le 28 septembre, « marque l'engagement unanime des élus territoriaux des cinq continents », poursuit Ronan Dantec. Les maires et dirigeants territoriaux s'y engagent à coopérer avec les gouvernements nationaux, les organisations supranationales, les organismes intergouvernementaux, le secteur privé, les institutions financières et la société civile « pour créer, au niveau mondial, un mouvement fort et efficace, capable de soutenir et d'initier une transformation rapide vers un développement global à faibles émissions de gaz à effet de serre et basé sur des énergies renouvelables. »

    Les collectivités soulignent dans cette déclaration la « dégradation des conditions environnementales mondiales », rappellent que le seuil de 400 ppm de CO2 dans l'air a été franchi cet été, et insistent sur l'importance des négociations en cours sur le changement climatique et par conséquent sur le « progrès à réaliser entre la conférence sur le climat des Nations unies de Varsovie 2013 et la conférence sur le climat de Paris en 2015 ».

    « PARTIES PRENANTES GOUVERNEMENTALES » POUR PARIS 2015

    Les réseaux mondiaux des collectivités incitent également les gouvernements nationaux « à s'engager pour mettre en oeuvre dès à présent toutes les actions nécessaires permettant d'éviter une aggravation du réchauffement climatique ; à approuver un régime climatique à Paris en 2015 qui soit fondé sur et poursuivra cet objectif ; à mobiliser des ressources appropriées pour la mise en oeuvre d'actions d'atténuation et d'adaptation ; à encourager les parties, tout particulièrement l'Union européenne, à adopter des objectifs ambitieux et contraignants au sein de leurs politiques climatiques et énergétiques, démontrant ainsi leur rôle de leader. »

    Les maires du réseau s'engagent à participer aux négociations multilatérales sur le changement climatique en tant que « parties prenantes gouvernementales » avec les nations. Dans la déclaration commune, ils saluent le groupe « Friends of Cities » (Amis des villes) au sein de la Ccnucc et militent pour des dialogues de haut niveau réguliers entre les maires et les ministres à partir de la COP 19, à Varsovie. Ils invitent en outre « toutes les parties à la Ccnucc à approuver le lancement d'un processus pour élaborer, s'accorder et d'adopter, au plus tard à la COP 21 à Paris, un plan d'action impliquant les gouvernements locaux et des territoires dans les efforts d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. »

    ACCÈS AUX FONDS DE FINANCEMENT

    Pour être actrices de la lutte contre le changement climatique de manière efficace, les collectivités s'engagent à mobiliser dans leurs budgets locaux les financements pour mettre en place des actions à faible intensité de carbone et de mesures d'adaptation. Elles incitent donc les gouvernements nationaux, les organisations supranationales et les organismes intergouvernementaux à s'assurer que les gouvernements locaux aient « les capacités et les ressources nécessaires pour une réalisation efficace de mesures locales d'atténuation du climat ».

    « Nous en appelons aux nations de développer des canaux de financement pour permettre un soutien direct à l'action climatique locale et au développement durable urbain, dans le cadre des mécanismes de financement globaux, tels que le mécanisme de développement propre, le Fonds vert pour le climat, le Fonds d'adaptation, le Fonds pour l'environnement mondial », peut-on encore lire sur la déclaration commune. « Nous incitons les gouvernements nationaux, en partenariat avec les secteurs financiers public et privé, à lancer et à mettre en oeuvre de nouveaux engagements financiers qui permettent une réduction progressive des subventions aux énergies fossiles, afin de permettre l'augmentation du financement de l'action climatique locale. »

    La déclaration a été adoptée samedi 28 septembre, à la cérémonie du clôture du sommet mondial des villes et territoires sur le climat à Nantes, où étaient présents l'ancien secrétaire exécutif de la Ccnucc Yvo de Boer, la présidente du Fonds pour l'environnement mondial Naoko Ishii, le secrétaire exécutif d'ONU Habitat Joan Klos, ainsi que les maires et élus de nombreuses villes : Séoul, Kaboul, Rio de Janeiro, Durban, etc.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • 8 juin 2016. Intervention de Ronan Dantec au nom du groupe écologiste sur le projet de loi sur la ratification de l’Accord de Paris

    Dans son intervention au nom du groupe écologiste sur le projet de loi sur la ratification de l’Accord de Paris, Ronan Dantec a rappelé l'espoir suscité par la COP21 et la nécessité de l’entretenir et de le concrétiser. La ratification - unanime - par le Sénat de l’Accord de Paris est ainsi une étape nécessaire et qui en appelle d'autres.

    Monsieur le président, Madame la Ministre, Mes chers collègues,

    L’adoption de l’Accord de Paris lors de la COP21 a suscité dans le monde un réel enthousiasme, tant cet accord apparaît sur certains points plus ambitieux que ce qui était attendu, comme par exemple l’inscription du 1,5 degrés Celsius comme objectif de limitation de la hausse des températures mondiales, objectif qui témoigne, six ans après Copenhague, de la prise de conscience mondiale de la gravité de la crise climatique. Il faut ici le redire avec force, stabiliser le climat n’est pas un enjeu environnemental périphérique, c’est éviter tout simplement un XXIème siècle de crises alimentaires et migratoires qui déboucheraient inévitablement sur des guerres civiles et des affrontements guerriers. Le drame syrien nous dit déjà l’inéluctable de cet enchaînement si nous continuons de faire passer nos intérêts de court terme avant notre intérêt bien compris de long terme.

    Le sommet international des Ministres de la Défense sur le thème « Climat et défense » a d’ailleurs reconnu comme un risque stratégique à part entière le changement climatique, et je tiens à souligner que son organisation était la première recommandation du Livre vert de la Défense, publié à l’initiative de ma collègue Leila Aïchi.

    Tout le monde aujourd’hui est, la main sur le cœur, en faveur d’une action climatique en général...mais ce consensus ne survit guère aux intérêts particuliers. En France, le lobby de l’aviation continue de refuser une taxation du kérozène, voire demain une taxation du carbone, et certains rêvent encore de nouveaux aéroports. Les transporteurs routiers sont prêts à bloquer le pays si l’on favorise par trop les transports de marchandises par rails ou par canaux. L’industrie automobile met en avant les enjeux d’emploi pour refuser des normes d’émissions trop drastiques, et les éleveurs bovins ne veulent même pas que nous comptabilisions les émissions de méthane entérique. Bref, le climat n’est encore pour beaucoup qu’une priorité théorique.

    Mme la Ministre, notre défi est bien aujourd’hui d’abord celui-là, convaincre et encore convaincre de l’urgence absolue d’une action résolue, et coordonnée à toutes les échelles, du local à l’international, en passant par le niveau européen. A ce propos, je me dois de vous faire partager mon inquiétude après avoir discuté avec des collègues parlementaires slovaques, à Bratislava, dans le cadre justement d’une conférence d’échanges sur le bilan de la COP21. La Slovaquie présidera l’Union européenne durant la COP22 et ne prévoit pourtant de ratifier l’Accord de Paris que fin 2017, après la conclusion des négociations sur la répartition de l’effort européen, dans le cadre du Paquet Energie Climat. Leurs réticences sont explicites et claires : hors de question pour eux de menacer leurs propres intérêts économiques, charbon ou sidérurgie, et, mais vous le savez Mme la Ministre, la négociation s’annonce particulièrement délicate... et potentiellement sous présidence britannique au second semestre 2017. Après les affichages communs Etats-Unis/Chine, ou Obama/Modi ces derniers jours pour une ratification rapide de l’Accord, l’Europe, travaillée par ses propres lobbies du charbon, de la sidérurgie, ou de la construction automobile, peut perdre son leadership climatique acquis dans les années 1990-2000. Il appartient donc à la France de poursuivre son action pour une ratification rapide. Les parlementaires français peuvent être utilement mobilisés pour aider à la dynamique européenne, et je salue nos collègues Hervé Maurey et Jérôme Bignon, qui n’ont pas ménagé leurs efforts en ce sens, et qui restent mobilisés.

    Le climat, c’est à la fois des engagements des Etats et de l’action concrète des collectivités, des entreprises, et des citoyens. Sans l’action concrète de ceux que nous appelons, dans le langage onusien, les « acteurs non-étatiques », aucun Etat n’atteindra les engagements qu’il s’est fixé. En tant que porte-parole climat de la principale organisation mondiale de collectivités territoriales, je peux vous redire ici notre détermination à poursuivre notre mobilisation, à tenir les engagements que nous avons nous-mêmes pris, notamment lors du Sommet mondial Climat et Territoires, tenu à Lyon en juillet 2015, ou lors du Sommet de la Mairie de Paris en décembre.

    L’accord de Paris offre un cadre opérationnel de suivi et de renforcement de l’action non-étatique, la COP22 devra le préciser et renforcer l’accès aux financements, qui reste la clé de la réussite de cette mobilisation mondiale, en liant les enjeux climat et développement. Le Sommet « Climate Chance », principal sommet mondial des acteurs non-étatiques en 2016, qui se tiendra à Nantes du 26 au 28 septembre prochains, sommet dont nous dévoilerons demain le programme, sera d’ailleurs une étape importante pour avancer sur la définition des outils financiers les plus pertinents. Il s’agira aussi, à travers la vingtaine de coalitions thématiques transversales qui seront présentes à Nantes et qui continueront leurs travaux ensuite, de mesurer réalité et potentiel de ces actions pour préparer la réévaluation dès 2018 des contributions nationales volontaires aujourd’hui encore bien trop faibles. C’est un point absolument essentiel, nous savons aujourd’hui que l’agrégation de ces contributions volontaires nous mettent sur un scenario de +3°C. Notre ambition, en tant qu’acteurs non-étatiques, c’est de contribuer le plus rapidement possible, dès la première réévaluation de 2018, à ce que les Etats mettent sur la table des propositions plus ambitieuses.

    Mme la Ministre, la route est encore longue avant que nous puissions vraiment dire que nous avons garanti à nos enfants et petits-enfants un XXIème siècle vivable. La COP21 a suscité un réel espoir, et nous n’avons d’autres choix que de l’entretenir et de le concrétiser.

    La ratification unanime par le Sénat de l’Accord de Paris est une étape nécessaire sur ce long chemin, le groupe écologiste la votera bien évidemment.

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