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  • 6 juillet 2017. Communiqué de presse de Ronan Dantec : Inscrire l’avenir de la centrale de Cordemais dans la transition énergétique en cours

     Communiqué de presse diffusé par Ronan Dantec à l'issue de la conférence de presse de Nicolas Hulot détaillant le plan climat de la France pour les cinq années à venir.

     

    Inscrire l’avenir de la centrale de Cordemais dans la transition énergétique en cours

    Le ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a annoncé ce matin un programme ambitieux de mutation de l’économie française pour atteindre la neutralité carbone au milieu du XXIème siècle.

    Dans ce cadre, la sortie définitive du charbon dans la production électrique était inéluctable. La fin de l’utilisation du charbon à la centrale thermique de Cordemais dans les toutes prochaines années n’est donc pas une surprise, et elle se devait d’être anticipée.

    Le développement renforcé et accéléré des énergies renouvelables va nécessiter dans un premier temps le maintien de centrales thermiques d’appoint puis de capacités de stockage pour en « lisser » les intermittences. Par sa localisation dans l’ouest et l’espace disponible sur le site même, Cordemais peut jouer un rôle stratégique dans cette mutation chaque jour plus inéluctable.

    Je demande donc aux pouvoirs publics et à EDF d’y accélérer les investissements en matière d’expérimentation de techniques de valorisation des biomasses aujourd’hui inutilisées (y compris leur conditionnement pour utilisation en intermittence) et d’examiner sans tarder la possibilité d’installer sur un site particulièrement proche des grands réseaux électriques et gaziers, un démonstrateur de stockage d’électricité sous forme gazière (H2, CH4).

    Les élus locaux et les salariés doivent être rapidement et étroitement associés à la réflexion sur l'avenir du site de Cordemais, en particulier sur les enjeux sociaux qu’entrainera cette reconversion. 

    Comme je le fais depuis des années, je continuerai à m’investir pour le maintien d’emplois du futur sur ce site et le positionnement de la Basse-Loire sur les filières d’avenir de la transition énergétique.

  • 7 juin 2016. Débat sur la mise en oeuvre de la loi de transition énergétique, un an après son adoption.

    Intervention de Ronan Dantec au nom du groupe écologiste dans le débat sur le thème : « La mise en oeuvre de la transition énergétique en France, un an après la loi n° 2015-992 du 17 août 2015, afin de pérenniser notre modèle énergétique, de garantir notre indépendance énergétique et notre compétitivité économique, tout en poursuivant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre » (demande du groupe Les Républicains).

    Monsieur le Président, Madame la secrétaire d’Etat, Chers collègues,

    Je voudrais tout d’abord commencer par féliciter le groupe Les Républicains et tout particulièrement mes amis Jean-Claude Lenoir et Ladislas Poniatowski pour le choix du thème de ce débat. Nous vivons en effet un moment historique.

    Entre le 7 et le 11 mai 2016, le Portugal a eu uniquement recours à l’éolien, au solaire et à l’hydraulique pour couvrir l’ensemble de ses besoins en électricité. C’est d’autant plus notable qu’en 2013, ce pays tirait encore 23% de son électricité du nucléaire importé, 13% de l’hydraulique, et à peine 10% de l’éolien et du solaire. Très dépendant des énergies fossiles jusqu’à récemment, le Portugal a fait le choix d’investir massivement dans l’éolien et l’hydraulique et il a réussi. Ancien pays importateur d’électricité, il devient lui aussi de plus en plus exportateur et c’est bien ce nouveau paradigme qu’il convient aujourd’hui d’aborder lucidement.

    En Allemagne, les énergies renouvelables ont battu des records en 2015, année où le renouvelable (solaire, hydraulique, éolien...) a couvert plus d'un tiers de la consommation d'électricité outre-Rhin, à hauteur de 32,5% contre 27,3% en 2014. Quant à la production éolienne terrestre, elle se hisse à 78 térawattheures, soit un bond de 50% par rapport à 2014. Au passage, la consommation d'électricité en Allemagne a légèrement augmenté l'an dernier dans le sillage d'une année plus froide que la précédente. Et 2016 sera probablement encore meilleure que 2015. Le 8 mai 2016, l'Allemagne a produit 95 % de son électricité avec des énergies renouvelables. Les quelques 50 gigawatts de consommation de l’Allemagne ont ainsi été quasiment totalement couverts par cette production, avec plus de 16 gigawatts de solaire.

    Permettez-moi aussi d’indiquer qu’au niveau mondial les investissements en production électrique renouvelable ont mobilisé, en 2015, 286 milliards de dollars d’investissements, soit plus du double de ceux réalisés dans les centrales à charbon et à gaz. Je ne parle même pas de l’investissement en nucléaire qui est totalement négligeable par rapport aux investissements mondiaux dans les renouvelables.

    Ce développement inéluctable des renouvelables n’est pas sans conséquences. Le jour du pic de production renouvelable en Allemagne que je viens d’évoquer, le prix d’échange de l’électricité s’est établi à un niveau négatif : -97€ le MWh entre 13h et 16h, et jusqu’à -130€ entre 14 et 15h.

    Dans une Europe de plus en plus interconnectée, cette évolution du modèle énergétique européen impacte très fortement le modèle ancien énergétique français, qui économiquement ne tient plus. Cela doit faire consensus entre nous.

    L’extrême gravité de la situation financière d’EDF et les conséquences de notre retard dans notre capacité à faire évoluer le système énergétique français sont telles que je tremble aujourd’hui très sincèrement pour le service public à la française si nous continuons à vivre dans ce refus du monde réel.

    L’endettement d’EDF s’élève déjà à 37 milliards, et le mur d'investissements auquel le groupe doit faire face apparait aujourd’hui très clairement infranchissable : le grand carénage des centrales nucléaires en premier lieu, dont le coût pourrait atteindre entre 50 milliards d'euros - c’est le chiffre avancé par EDF – et 100 milliards d'euros - selon la Cour des comptes - , le rachat de l'activité réacteurs d'Areva aujourd’hui en faillite virtuelle pour 2,5 milliards, et l’investissement de 18 milliards de livres sterling dans l’EPR d'Hinkley point qui a déjà provoqué la démission du directeur financier du groupe.

    Ce n’est pas faisable sauf à vendre les bijoux de famille. RTE aujourd’hui et demain probablement ERDF, l’activité distribution donc, qui est le socle de l’égalité à la française au niveau de l’électricité...

    Notre problème principal est donc celui de l’effondrement du prix de gros sur le marché de l’électricité – passé d’une moyenne de 42€ le mégawatheure (MWh) fin 2014 à 28€ le MWh aujourd’hui – alors qu’EDF considère qu’à moins de 37€, son modèle économique ne fonctionne plus.

    Ca ne passe donc plus. Pour un vrai libéral, ou du moins pour un lycéen qui aurait fait au moins quelques mois de cours d’économie : la seule issue est de réduire la production (surtout que la loi de transition énergétique prévoit bien que la production électrique française n’augmentera plus). Et pour supprimer les surproductions, il faut fermer des productions de base, pas des productions intermittentes. Et quelles possibilités de fermetures en production de base avons-nous ? Nous n’avons que des centrales nucléaires. C’est-à-dire que si nous voulons revenir dans un système économique vivable pour EDF, il faut fermer des tranches nucléaires. Sans remontée des prix, EDF ne survivra pas. Dans ce contexte, continuer à se mobiliser pour retarder la fermeture de Fessenheim est un dangereux combat d’arrière-garde.

    En conclusion, il y a quelques années, vingt ans peut-être, je serais intervenu en incarnation de l’écolo brun et barbu, fier de son panneau solaire auto-construit accroché sur son toit, au risque des quolibets des ingénieurs et des économistes sérieux. Nous avons certes un peu blanchi mais surtout le monde a beaucoup changé. Je ne sais pas si vous en êtes conscients chers collègues mais aujourd’hui, et j’en suis tourneboulé, c’est moi qui représente les puissances industrielles, celles qui brassent des centaines de milliards d’euros, qui créent des millions d’emplois, 8 millions selon le dernier rapport de l’IRENA (Agence internationale des énergies renouvelables) et donc je m’adresse avec bienveillance aux derniers représentants d’une production énergétique marginale, en l'occurrence le nucléaire – j’ai connu ça dans ma jeunesse – en leur disant : évoluez, ouvrez les yeux, car sinon la France va avoir de grosses difficultés.

     

  • 9 juillet 2015. Discussion générale sur le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte : intervention de Ronan Dantec

    Intervention de Ronan Dantec au nom du groupe écologiste dans la discussion générale sur le projet de loi adopté par l'Assemblée Nationale après engagement de la procédure accélérée, relatif à la transition énergétique pour la croissance verte en nouvelle lecture.

    Mme la Présidente, Mme la Ministre,MM. les RapporteursMes chers collègues,

    Cette loi est une loi importante qui organise enfin en France une transition énergétique urgente, dans un pays qui a trop longtemps délégué ses stratégies énergétiques à quelques-uns, en–dehors de tout débat collectif et démocratique. Cela fait plusieurs années que nous vivons avec ce débat, du débat national aux différentes lectures parlementaires, et nous en oublierions presque que c'est quand même la première fois que le Parlement débat vraiment du fond des questions énergétiques. Même en 1981, sous François Mitterrand, le débat promis avait été escamoté et s'était transformé en une seule demi-journée de débat au Parlement.

    Le système énergétique français n'est pas durable :

    • déficit très important de la balance extérieure, en importation de produits pétroliers notamment;
    • des émissions de CO2 qui baissent très lentement, à cause du développement particulièrement fort en France du transport routier, le chapitre mobilité est d'ailleurs un chapitre majeur de ce projet de loi ;
    • un système électrique dans une impasse, avec une filière nucléaire en quasi-faillite ; et un grand opérateur historique qui a perdu cette année 4 milliards, c'est ce que nous a dit son président lors de son audition par le groupe énergie.

    Donc il y avait urgence, et notre responsabilité parlementaire était donc de nous lancer dans ce débat, lucidement et sans tabou.

    Cela n'aura malheureusement pas été tout à fait le cas. Je reste, je vous l'avoue, toujours interrogatif, sur les présupposés politiques qui empêchent un débat sérieux sur le sujet, une sorte de « nucléo-déisme », nourri d'intérêts immédiats ou d'une certaine idée d'une France aussi éternelle et irradiante qu'une barre de plutonium.

    « Touche pas à ma centrale » reste donc le slogan du Sénat, et je m'en désole. Donc, une nouvelle fois, en commission, vous avez enlevé la date de 2025 pour la réduction à 50% de la part du nucléaire et tenté de retarder le débranchement de la première centrale en fin de vie, grand tabou du lobby qui craint plus que tout qu'à partir du moment où on commence à éteindre les centrales, on y prenne goût...et je reconnais qu'il n'a pas tout à fait tort.

    Tout cela est un peu de la posture sans grand conséquence, surtout en nouvelle lecture après CMP, mais ce choix d'opposition systématique sur la question du nucléaire n'aura pas permis au Sénat d'avoir de l'influence sur l'ensemble du débat.

    Sur d'autres chapitres, nous avons souvent plutôt bien travaillé avec les rapporteurs, que je salue, et avec vos services, Mme la Ministre, que je remercie, et le maintien par l'Assemblée nationale de nombre de ces amendements le montre.

    Cela avait été le cas notamment sur les chapitres liés à la rénovation, aux déchets, où nous avons fait œuvre utile, je rappelle notamment la filière REP sur les bateaux de plaisance, sur laquelle nous avons encore amélioré le dispositif. Je regrette toutefois les reculs en commission sur les obligations de rénovation sur lesquelles la commission a fait rimer immobilier avec immobilisme.

    Je serai plus prudent sur le développement du renouvelable, notamment de l'éolien terrestre, où une certaine hostilité s'exprime régulièrement dans cet hémicycle, où les amendements adoptés ici ont laissé quelques traces dans la navette. Je crois que nous avons à rassurer les opérateurs qui soulignent encore quelques insécurités juridiques et arcanes administratives inutiles.

    Je voudrais juste souligner quelques avancées de cette dernière lecture, qui mériteraient d'être conservées en dernière lecture à l'Assemblée.

    Nous avons par exemple compléter l'accès aux données pétrolières pour la réalisation des plans climat énergie territoriaux et, surtout, nous avons intégré, dans cette nouvelle version, l'augmentation progressive de la Contribution Climat Energie, qui restait bloquée jusqu'à présent à 2016.

    C'est un point d'accord entre pro-nucléaires et écologistes, c'est dire le niveau de consensus, il serait dommage de ne pas le respecter.

    La loi sera bientôt adoptée, je voudrais en conclusion, Mme la Ministre, insister sur deux points, qui font écho à votre discours d'introduction.

    Premièrement, c'est bien maintenant la rapidité de mise en œuvre de cette loi qui doit nous mobiliser. Ce sera en particulier la responsabilité des territoires. Je crois qu'ils sont prêts à s'engager, c'est ce qu'ils ont affirmé à Lyon la semaine dernière au niveau mondial, nous avons eu le plaisir de vous y accueillir, Mme la Ministre, avec le Président de la République. C'est bien par les territoires que va passer la transition énergétique. Cette loi porte des avancées majeures sur la mobilisation des territoires et sur l'articulation entre les différentes échelles de gouvernance, je tenais à le rappeler.

    Ensuite, je voudrais rappeler que la PPE (Programmation Pluriannuelle de l'Energie) en discussion devra traduire cette volonté, ce sera le moment de vérité. A un moment, il va bien falloir dire quel sera le niveau de la puissance nucléaire installée en 2023, et montrer ainsi le caractère inéluctable de cette transition énergétique, qui doit rester l'une des grandes œuvres de ce quinquennat.

    Je vous remercie

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